Lors d’une expertise judiciaire, les rapports entre l’avocat et l’expert judiciaire doivent impérativement s’inscrire dans le respect de la déontologie de chacun. Ainsi, ils doivent tous deux être indépendants et ne pas être sujets à un conflit d’intérêt. Lors d’un procès, ce sont généralement les juges qui choisissent de faire appel à des spécialistes de l’expertise judiciaire si la situation le nécessite.
Le rôle de l’avocat
Un avocat défend vos intérêts, mais est aussi en capacité de vous conseiller dans les domaines professionnel ou personnel. Il vous représente, rédige des actes, et peut parfois servir de médiateur. Les avocats travaillent auprès de particuliers, d’associations, d’entreprises, ou encore de collectivités publiques. Ils vous défendent dans chaque domaine du droit, représentent vos intérêts devant le tribunal, et rédigent des actes juridiques quand cela est nécessaire. Ils tiennent également un rôle de conseiller et d’informateur auprès de leurs clients. Enfin, un avocat peut vous orienter vers des solutions transversales dans certains cas, comme par exemple la médiation, qui permet de régler à l’amiable une situation conflictuelle, et ainsi gagner du temps en évitant un procès.
Le rôle de l’expert judiciaire
Un expert judiciaire est généralement sollicité pour donner un avis au juge sur différents points techniques. Il existe des experts de tous les domaines (accidentologie, médecine, architecture, immobilier, etc.). Ce professionnel peut être désigné par les parties du procès, ou directement par le juge. L’avis de l’expert judiciaire n’est pas imposé au juge : ce dernier reste totalement libre de sa décision, bien qu’une expertise puisse l’aider à orienter son jugement en cas de doute. La rémunération d’un expert judiciaire est traditionnellement comprise dans les frais liés au procès.
Travailler conjointement pour augmenter son efficacité
Un avocat peut choisir de collaborer avec un expert judiciaire afin de garantir le bien de son client. Cela permet à ce dernier, par exemple, de ne pas avoir à s’adresser à différents professionnels lors d’une période déjà compliquée de sa vie.
Une collaboration interprofessionnelle doit obéir à certains principes, tels que la déontologie, le respect du secret professionnel, la responsabilité civile professionnelle, ou encore la rémunération (l’avocat et l’expert peuvent alors facturer séparément ou conjointement leurs services).
Etre avocat et expert judiciaire à la fois
L’activité d’expert judiciaire n’est pas un métier à proprement parler. Un avocat peut donc tout à fait s’inscrire sur une liste d’experts judiciaires, et ainsi valoriser ses compétences. Cette double casquette permet, entre autres, d’obtenir un meilleur positionnement sur le marché du travail. Pour être reconnu comme expert judiciaire, un avocat dispose de plusieurs solutions.
Une inscription sur la liste des experts judiciaires
Un avocat peut faire une demande d’inscription sur une liste d’experts judiciaires à deux conditions :
- Que son activité d’expertise reste subsidiaire ;
- Que le domaine d’intervention soit bien distinct pour garantir l’indépendance des activités d’expert et d’avocat.
Un référencement en tant que médiateur
Un avocat peut se faire référencer en tant que médiateur dans l’annuaire du CNMA (centre national des médiateurs avocats). Il pourra ainsi effectuer des médiations civile, familiale, commerciale ou administrative. La démarche d’inscription est totalement gratuite. L’avocat doit adresser au CNMA une attestation du centre de médiation ou une attestation sur l’honneur datée et signée.
Une demande de qualification spécifique ou de certificat de spécialisation
Un certificat de spécialisation ou une qualification spécifique sont, pour un avocat, une véritable valeur ajoutée auprès de leurs clients. Cette démarche peut être faite auprès de la commission de la formation professionnelle du Conseil National des Barreaux. Il suffit d’y adresser une demande par mail, en joignant les pièces requises et un règlement des frais de dossier.
L’avocat peut alors obtenir une ou deux mentions de spécialisation parmi les 26 existantes. Pour cela, il doit justifier d’une expérience professionnelle continue d’au moins quatre ans, en France ou à l’étranger.
L’exercice d’un nouveau métier
Tout en restant avocat, un professionnel peut exercer ce qui est appelé un « nouveau métier », lui permettant ainsi de s’investir dans un nouveau secteur d’activité : le lobbying, la fiducie, l’immobilier, le sport, l’informatique ou l’art.
Ces activités sont compatibles avec la profession d’avocat à partir du moment où elles ne représentent pas l’activité principale de l’avocat. Le professionnel souhaitant exercer un ou plusieurs de ces nouveaux métiers doit le déclarer auprès de l’Ordre. Cette spécialisation contribuera à renforcer son image quant au domaine d’intervention, et à améliorer son positionnement sur le marché du travail.